1951, Michel Ragon qui devient le rédacteur français du groupe, organise et présente la première exposition Cobra à Paris, Librairie-galerie 73, boulevard Saint-Michel.
La même année, il préface l’exposition « Cinq peintres Cobra » (Appel, Balej, Corneille, Jacobsen, Jorn).
De nouveau en 1961, il préfacera l’exposition « Cobra dix ans après », galerie Mathias Fels, Paris. Ce bestiaire personnel parfois identifié avec celui de la mythologie scandinave (comme son Aganask, hybride du crocodile et du scarabée) apparaît dans son livre La Roue de la fortune (traduit du danois par sa femme Matie et M. Ragon). On y retrouve le répertoire des cultes étudiés à partir des cornes d’or danoises soulignant la permanence de ces mythes dans les cultures populaires dont les expressions peuvent être issues des mêmes origines. Pour Jorn qui ne vit que pour son art, sans chercher à en tirer profit, ni à se faire connaître, l’indifférence du milieu artistique, liée à une misère qui le fait particulièrement souffrir à cette époque, le forcent à quitter Paris pour un sanatorium en Suisse en 1953.
Plus tard, il vit entre la capitale, la Suisse et Albissola. Période des Modifications, destructions de tableaux sous forme de collages.
La galerie Rive Gauche lui consacre une exposition avec 47 toiles et un catalogue illustré comportant des textes d’Yvon Taillandier, René Bertelé et un poème de Jacques Prévert. Œuvres rageuses, témoins d’un pinceau exalté à décliner très vite les fantasmes d’un Jorn visionnaire, ivre d’images et de couleurs issues d’un univers où tout s’inverse : métamorphoses des paysages qui se muent en personnages et inversement. Une explosion dans le bonheur de peindre. Peintre « gestuel » avant l’institution officielle de l’Action Painting.
1987, rétrospective. Lenbachlaus Munich. Catalogue.
Fondation Jorn, Silkeborg.
Musées : Aalborg, Amsterdam, Bruxelles, Göteborg, La Haye, Boston, New York, Pittsburgh, Stockholm.
- Guy Atkins, Catalogue raisonné peintures 1930-1973. Éditions Borgen, 5 vol. 1968-1986.