1957, la galerie Arnaud accueille la troisième exposition particulière. Les toiles sont peintes au couteau et les blancs dominent, travaillés, « du claquant à l’onctueux » (M. Ragon). Une mobilité des formes qui s’imbriquent se fait jour, notamment par l’importance donnée au support rendu visible par le grattage de la toile à l’aide de baguettes d’encadrement. Importance du noir dans le chromatisme à base de terre de Sienne et apparition subtile de touches de jaune de Naples. A la suite de ses voyages en Hollande où il s’absorbe dans l’étude de Rembrandt, Hals. Vermeer et Malevitch, puis en Espagne où Greco et Vélasquez le passionnent, .Barré acquiert une touche plus gestuelle.
Nouvelles expositions à la galerie Arnaud en 1959: en mai, avec des gouaches minutieuses, réservées pour laisser tout son poids au blanc de papier, et en novembre, peintures blanches et noires. Sur cette monochromie que d’aucuns lui reprochent, Barré s’explique: « Ma période blanche ( 1959), que les premiers spectateurs ont vue certainement non-couleurs, est au contraire, chez moi, ,un avènement de la couleur; car la couleur prend le pas sur la forme, sur le fond. La couleur se fait espace. » (Entretiens avec Michel Ragon, cité in « Vingtcinq ans d’Art vivant » Ed. Galilée 1986).
1960, retour à la peinture à l’huile avec le tracé au tube directement appliqué, donnant la sensation que l’espace déterminé par cette empreinte se prolonge au-delà des châssis. Michel Ragon publie une monographie: « Martin Barré ou la poétique de l’espace »,. Ed. Arnaud.
Galerie Arnaud, expositions en 1960-1962-1964-1967 et 1968. Il aborde alors une peinture plus baroque. Remettant sans cesse en question ses acquis, Barré s’interroge encore. Pour lui ses toiles “ouvrent directement sur le monde où nous vivons et il vaut mieux y voir une figure du milieu humain tel qu’il faudrait qu’il soit ou qu’il devienne».
Participe à de nombreuses expositions collectives tant en France qu’à l’étranger. Citons :
1955 : « Dix-sept Peintres de la Génération nouvelle » galerie Kléber, Paris
1956
« L’Aventure de l’Art abstrait » galerie Arnaud, Paris, et Festival de l’art d’avant-garde, Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille
« Cinquante ans de peinture abstraite » galerie Creuze, Paris
« Jeunes Peintres » (Barré, Guitet, G. Resse) et « Eloge du petit format II » galerie La Roue
1956-1957 :« Pentagone » galerie Arnaud
1957
« gouaches et collages » galerie Le Gendre
Festival de l’art d’avant-garde, Cité Radieuse, à Rezé-lès-Nantes
« Nouvelle Ecole de Paris », Bridgestone Gallery, Tokyo
1958
«Seize peintres de l’Ecole de Paris » Mexico
« Nouvelle Ecole de Paris » Tokyo, Osaka, Kyoto et Nagoya
« Divergences 6 », galerie Arnaud
« Rencontre d’Octobre », Musée Nantes
1959
« La Escuela de Paris » Museo de Bellas Artes, Caracas
Biennale de Paris; Prix Lissone, sélection
« La Peinture actuelle » galerie Arnaud
1959-1960 : « Divergences 7 » Verviers
1960
« Expressions d’aujourd’hui », Château Lunéville
« La Peinture française d’aujourd’hui » Musée Tel-Aviv
1961 :« Les jeunes critiques avaient choisi » galerie Arnaud
Participe au Salon des Réalités Nouvelles en 1954, 1956, 1957, au Salon de Mai en 1961 et au Salon Comparaisons en 1957, 1958, 1959.
Invité à la galerie Charpentier en 1961 pour « l’Ecole de Paris ».
Depuis 1981, expose à Paris à la galerie Gillespie-Laage-Salomon. (Catalogues).
1979, Œuvres de 1960 à 1978. Musée d’Art moderne, Ville de Paris, A.R.C. Catalogue.
1987, Œuvres 1954-1961, galerie J.Barbier – Fiac (in « Cimaise» n°190, 1987.).
1989, Rétrospective Barré. Musées Nantes, Tourcoing, galerie des Ponchettes, Nice. Catalogue.
1993, Martin Barré – Les Années Quatre-Vingt, Galerie Nationale du Jeu de Paume, Paris
2019-2020, Martin Barré rétrospective. MAMCO Genève.
2020-2021, Martin Barré rétrospective. Centre Pompidou Paris. Catalogue.
MUSÉES
- Musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris
- Musée d’Art moderne Ville de Paris – Lille – Nantes
- Museum of Fine Arts, Houston (Texas)
- Musée d’Art moderne, Rio de Janeiro
- Moderna Museet, Stockholm
- Nasjonalgalleriet, Oslo
- Sonja Henie-Niels Onstad Kunstsenter, Hövikodden, Oslo
BIBLIOGRAPHIE
Michel Ragon: « Seize Peintres de la Jeune Ecole de Paris ». Musée de Poche. Ed. G. Fall 1956