Collection Peggy Guggenheim, Venise

L’œuvre de Maria Helena Vieira da Silva (Lisbonne, 1908 – Paris, 1992) se caractérise par une grande diversité d’influences, allant de la géométrie décorative des céramiques hispano-arabes aux motifs de damiers que l’on retrouve dans les tableaux de Pierre Bonnard. C’est pourquoi les analyses de son œuvre ont souvent privilégié ses liens avec différents mouvements artistiques, au détriment de l’évolution de son propre langage visuel. La façon dont son travail mêle abstraction et figuration, notamment à travers ses représentations d’espaces architecturaux où les frontières entre paysages urbains réels et imaginaires se dissolvent, est un aspect souvent négligé par la critique, mais que l’exposition s’efforce d’éclairer.

L’exposition se penche sur le travail de l’artiste des années 1930 aux années 1980, en explorant son rapport avec les paysages architecturaux urbains ainsi que l’importance de la mémoire et du jeu dans son œuvre. Elle ira au-delà des simples références formelles à la culture visuelle portugaise et aux mouvements d’avant-garde comme le cubisme et le futurisme. Cette analyse propose de considérer l’œuvre de Vieira da Silva indépendamment de l’esthétique gestuelle souvent associée à l’informalisme, et montre son expérience à Paris, ville devenue un centre d’attraction internationale après la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition revient aussi sur les relations qu’elle a nouées lors de son séjour à Rio de Janeiro, où elle s’était réfugiée avec son mari, Árpád Szenès, pendant la guerre. À travers une sélection d’œuvres majeures, on verra l’évolution de son travail, caractérisé par des formes abstraites et des illusions optiques en constante transformation.

Parmi les nombreux chefs-d’œuvre exposés, vous pourrez y découvrir 2 œuvres prêtées par la galerie Applicat-Prazan dont l’œuvre “Les grilles en émeutes” datant de 1939.